De Sean Baker
Il était une fois, la belle Anora, paysanne moderne sans le sou, habitant un New-York crépusculaire, à qui il arriva une rencontre fortuite avec un prince presque charmant...
Et c'est ainsi, que Sean Baker revient au cinéma, pour le meilleur et la satire. Après nous avoir enchantées avec ses drames autour de la désillusion, Sean s'attaque aujourd'hui à plus grand : la déconstruction du rêve américain.
Ultra-contemporain, Anora décrit la société actuelle où les mythes persistent, où les apparences comptes, où tout va vite et où les limites s'affine. Objet d'étude fascinant, déconstruire n'est pas chose aisée, pourtant ce film y arrive, et ce, de manière tragi-comique !
Doux et amère, subtil et savoureux, un film qui atteint le paroxysme à chaque séquence grâce à un cocktail sec et corrosif : scénario ironique, images saturées, bande son pétillante, mise en scène précise, et surtout une interprétation explosive d'une troupe d'acteurs incarnant une bande de personnages aussi crétins que touchants. Celle qui resplendit surtout, c'est Mickey Madison, interprète d'Anora, qui éblouit par sa performance sensible et oubliée.
Bref, Anora, c'est la statue de la liberté qui cherche à s'extirper de son socle clivant et qui décroche au passage une palme d'or, rêve inouï de tout réalisateur... Paradoxe quand tu nous tiens !
Par Juliette du Rialto
Anora, jeune strip-teaseuse de Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre le fils d’un oligarque russe. Sans réfléchir, elle épouse avec enthousiasme son prince charmant ; mais lorsque la nouvelle parvient en Russie, le conte de fées est vite menacé : les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage...
d'Ali Abbasi
Détrumpez-vous, ceci n’est pas un biopic, mais une fiction aux accents politiques !
Après Les Nuits de Mashhad et Border, Ali Abassi continue d’approfondir la figure du monstre dans THE APPRENTICE, nous montrant l'ascension d’un cadet et la chute d’un titan dans un redoutable face à face, inspiré de la vie de Donald Trump.
Un film dans une mise en scène à la Dallas, et qui va chercher du côté de la tragédie littéraire dans son scénario, on ne peut que penser au dilemme de Faust, à la beauté cruel de Dorian Gray et au bras de fer entre César et Brutus.
Tant comique que caustique, The Apprentice pose la question du prix de la réussite sociale, vu du prisme du plus gros Ego contemporain, roi du business aux portes du pouvoir. Une satire à ne pas manquer en cette fin d’année de scrutin américain.
Véritable plongée dans les arcanes de l'empire américain, The Apprentice retrace l'ascension vers le pouvoir du jeune Donald Trump grâce à un pacte faustien avec l'avocat conservateur et entremetteur politique Roy Cohn.
D'Alain Guirodie
Le As Bestas d'Alain Guirodie, un parti pris qui fonctionne.
Avec Miséricorde, Guirodie continu dans sa lancer comique tout en reprenant son style unique, son ancrage géographique et le pathos qui le caractérise tant. En ressort un film hybride, tragico-humoristique sur fond de comédie humaine. Et ce qu'on peut dire, c'est qu'Alain va loin dans la satire. Un savoureux mélange entre fractures sociales ville et campagne, critique religieuse et sexualité évidemment, on rigole autant qu'on s'insurge, que reste-t-il de la moralité ?
Miséricorde, c'est un moment cinéma suspendu, qui fait du bien, et qui mérite sa place au Rialto au milieu de tous nos drames.
Jérémie revient à Saint-Martial pour l’enterrement de son ancien patron boulanger. Il s'installe quelques jours chez Martine, sa veuve. Mais entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges, son court séjour au village prend une tournure inattendue...