Clap Sur

Clap Sur : Orphée de Jean Cocteau

mardi 30 décembre 2025 à 20:30

CLAP SUR

Miroir, miroir...

 Saviez-vous que ce petit objet de notre quotidien est l’un des motifs les plus ambivalents de notre culture ?
 Outil de réflexion dans son sens premier, il devient rapidement matière à pensée pour chaque artiste qui s’y confronte. Reflet symbolique, il se transforme en porte vers l’utopie, dans un monde où les rêves sont moteurs de vie.

Le miroir est riche, de formes comme de sens. Les regards se multiplient, mais c’est au cinéma que sa nature métamorphe domine.

Les films ne sont pas de simples échos du réel : ils révèlent nos désirs, nos peurs, nos identités, nos mythes collectifs et nos fractures. Ils deviennent des surfaces réfléchissantes qui nourrissent la pensée, et dont l’objet nous a tant interrogés et inspirés que nous vous proposons une plongée dans l’envers du miroir, à travers une thématique s’étendant de décembre à février.

ORPHÉE

de Jean Cocteau

Amoureuse d'Orphée, la Princesse est jalouse de sa femme Eurydice. Elle la fait mourir. Avec l'aide d'Heurtebise, le chauffeur de la Princesse, Orphée gagne le monde des morts. Le tribunal autorise Eurydice et son époux à revenir sur terre, à une condition : qu'Orphée ne revoie jamais Eurydice...

LE MOT DU RIALO

Tout commence avec une phrase :
 « Les miroirs sont les portes par lesquelles la mort va et vient. »
Cette citation de Jean Cocteau établit, dès les années 50, le lien décisif entre miroir et cinéma. Pour Cocteau, le miroir est un passage à l’acte, une porte vers l’au-delà, un seuil que l’on traverse pour atteindre une vérité plus profonde : l’invisible rêve d’une immortalité incandescence.

Thème central de son œuvre et de sa pensée, la mort habite Jean Cocteau. Il est attiré par ses seuils, fasciné par ses passages, et fermement convaincu que l’art peut la transcender. Son adaptation du mythe d’Orphée est sans doute la clé pour mieux comprendre sa philosophie.

Cinquième long-métrage du cinéaste, Orphée est son film le plus introspectif, mais aussi son plus révolutionnaire. Grand inventeur visuel, Cocteau n’hésite pas à renverser les codes, les images, le temps, ainsi que les murs et les sols, offrant un monde fantastique solidement ancré dans le réel. Malgré un faible engouement public à sa sortie, le film connaît un succès critique, et il est aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre du cinéma fantasmagorique, à la philosophie inégalée : un miroir comme seuil, Orphée comme poète passeur, et le cinéma comme odyssée.

Pour finir l’année entre beauté et allégorie : Orphée de Jean Cocteau, une projection unique Mardi 30 décembre à 20h30. 

Un film présenté par Juliette Chéron du Rialto.